Sans sens

Publié le par Jean-Claude Ghio

Il y a exactement trois mois jour pour jour nous atterrissions à La Réunion. En Terra Incognita mais pas totalement incognito puisque nous y étions accueillis par des Bretons au caractère bien trempé, le Breton ayant souvent le caractère trempé sans aucune allusion météorologique. Mais gardons-nous d'essentialisme, de nominalisme ou pire de ségrégationnisme.

Bref, nous atterrissions à Roland Garros par un chaud matin d'hiver et découvrions in situ des paysages et des lieux que nous connaissions in virtualo depuis des mois, en fait depuis que notre départ était devenu obligatoire. Obligatoire et volontaire. Volontaire et donc obligatoire. Seuls les initiés aux méandres de l'adminstration du Mammouth comprendront, les autres admettront. Ainsi va le monde.

Le virtuel connut donc une traduction dans le réel. Fidèle, il faut le souligner  car ce n'est pas nécessairement le cas. Les assidus des sites de rencontre le confirment bien souvent. La rencontre physique est parfois aux antipodes de sa virtuelle promesse.

Mais je m'égare, c'est une habitude. Un mot en appelle un autre et au bout du bout, plus rien ne veut rien dire. Sans sens ce qui est censé nous éclairer nous égare hagards.

Il y a donc trois mois et un jour - en fait cet article traine tant qu'avec de la chance j'y mettrai un point final pour l'anniversaire du quatrième mois le mois où l'échographie est la plus importante depuis que l'échographie existe c'est à dire depuis moins de temps que je n'ai compté d'anniversaires ça manque de ponctuation c'est vrai mais cela donne un aspect instantané enfin tel est mon avis et encore je n'en suis pas certain - nous atterrissions à La Réunion, île Françoise de l'Océan Indien, comme beaucoup d'autres avant nous si j'en juge par la longueur des bouchons sur la route des Tamarins. De ce point de vue, "La Run", apocope branchouille ou pendant drôlatique de "l'île intense", ne se distingue guère de ses soeurs ultramarines caribéennes ou de sa cousine Tahitiste. Le culte de la voiture y bat son plein de gazole, agrémenté d'un prix sur toute l'île fixé par arrêté préfectoral et d'un service au réservoir sans se bouger les fesses ni s'humecter les doigts du liquide nauséabond, qui plus est, moins cher qu'en Métropole. Tout étant nettement plus cher par ailleurs, on apprécie le geste de l'Etat qui nous permet de polluer à moindre coût. Une espèce d'écotaxe à l'envers en quelque sorte. Je ne m'étendrai pas ici sur les pots qui fument noir tant certains petits malins sont soupçonnés de rouler au fuel. Pas plus que sur les décibels hurlants des voitures des moins de 20 ans dont il est plus aisé de profiter à son insu que de faire abstraction de son plein gré.

Ce paragraphe un peu long sur les turpitudes routières auxquelles on s'habitue par ailleurs et dont je ne suis pas victime puisqu'en général je roule à contresens est symptômatique de mon bilan premier trimestriel puisqu'il représente à ce jour la seule critique négative que je serais tenter d'émettre.

Pour le reste, vivre ici est aisé et plaisant. A se demander pourquoi on ne l'a pas fait avant. Quand en plus le temps qui s'écoule est parsemé de belles rencontres, il n'y a plus grand chose à dire.

Sinon que l'été pointe hardiment son nez, que la nature met les bouchées doubles, que les premières pluies ne devraient plus tarder et que les plantes dont nous prenons soin chaque jour les attendent de pied (de bois) ferme.

Qui que vous soyez, ou que vous soyez, prenez soin de vous.
 

 

Publié dans Humeurs au cerveau

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E
parfait JC, toujours un plaisir de te lire ;) BISES et que la suite se déroule de la même manière
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