Vous en prendrez bien un doigt...

Deux semaines se sont écoulées depuis notre arrivée à La Réunion.

Je partage journellement des instantanés de notre vie ici sur un réseau social mondial bien connu, celui où il faut être, s'exhiber, donner son avis sur tout et surtout son avis, comme le disait si bien Michel C, humoriste motard bêtement tué sur sa grosse cylindrée. Putain de camion..

Et ce soir, oui ce soir, allez savoir pourquoi, peut-être mû par un élan de lucidité inhabituel, à mon âge ce type de comportement se raréfie, je me rends compte que d'aucuns n'y sont pas sur ledit réseau, par manque d'envie, par choix philosophique ou politique ou plus prosaïquement pour ne pas ajouter leur obole à la fortune de Mark Z.

Trêve de digression. Le problème avec mes doigts sur un clavier est qu'ils vivent leur vie seuls, pianotant sans même me consulter, chatouillant les lettres dans un ordre qu'eux seuls connaissent, à supposer même qu'ils aient conscience de leurs actes. J'assiste ébahi et quasi impuissant à cette logorrhée sémantique, je m'accroche aux fins de lignes quand le curseur s'apprête à virevolter vers l'alinéa, j'écarquille mes yeux fatigués derriére mes verres progressifs, une fortune chaque, mais rien n'y fait. Le texte a toujours quelques encablures d'avance sur mes facultés cognitivo-verbales.

Et encore un paragraphe de digression sans avoir pu placer une ligne de mon cru sur le sujet supposé de cet article. Je te sens, cher lecteur impatient, sur le point de renoncer et je ne peux te donner tort, tant moi aussi, j'ai furieusement envie de refermer le Mac et de le balancer dans la piscine qui se refroidit en ce début de nuit.

Finalement sur le réseau social sus non nommé, les choses sont plus aisées. Une petite photo, un commentaire entendu, et le tour est joué. Non mais... Pas idiot ce Mark Z. quand même...

Demain promis, je commence à vous raconter. Il faut juste que je trouve une secrétaire, parce que si je laisse faire mes doigts, hein...